États-Unis: l'armée a dépensé 22 millions de dollars pour enquêter sur les ovnis
Des médias anglophones révèlent l'existence d'un programme secret du Pentagone, le département de la défense. Il aurait été mené pendant au moins cinq ans.
Vingt-deux millions de dollars par an, c'est la somme qu'a consacré le département américain de la Défense pour enquêter sur des objets volants non-identifiés (ovnis). Un programme qui a duré au moins cinq ans comme l'ont rapporté samedi le New York Times et Politico.
Un budget de 22 millions de dollars
Le Pentagone a reconnu les faits. Son programme officiellement qualifié d'identification des menaces aérospatiales avancées (AATIP) a été mené entre 2007 et 2012. L'objectif : en savoir plus sur des objets volants non identifiés qui avaient été aperçus aussi bien par des militaires que de simples citoyens. Une menace jugée "crédible" par le département de la défense.
L'essentiel du budget de 22 millions de dollars, qui passait facilement inaperçu dans le budget global du Pentagone (environ 600 milliards de dollars) étaient versés à une société. Baptisée Bigelow Aerospace, celle-ci appartient au milliardaire Robert Bigelow. C'est elle qui était supposée évaluer la menace que constituaient ou non les ovnis.
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Selon le New York Times et Politico, cet argent a servi à stocker des objets liés à des ovnis, et des enregistrements audio et vidéo. Il a aussi permis à des chercheurs de l'entreprise d'interroger des personnes disant avoir rencontré l'un de ces objets volants, et avoir ensuite ressenti des modifications d'ordre physiologique.
Des ovnis observés "près d'installations nucléaires"
Un document du Pentagone explique en 2009 que "ce qui était considéré hier comme de la science-fiction est à présent un fait scientifique." Il assure également que les États-Unis ne seraient pas capables de se défendre "contre les technologies découvertes."
Des sources proches du dossier interrogées par Politico soutiennent à ce propos que les ovnis observés apparaissent "beaucoup plus avancés que la technologie américaine ou étrangère." "Dans certains cas, ces engins manœuvraient de façon si inhabituelle et si rapide qu'ils semblaient défier les lois de la physique", décrivent ces personnes.
A en croire Luis Elizondo, l'homme à la tête du programme, les ovnis auraient surtout été observés "près d'installations nucléaires", que ce soit des navires en mer ou des centrales. Il indique qu'ils ne semblent "pas provenir d'un quelconque pays".
Les financements coupés en 2012 ?
Le programme n'a jamais été gardé totalement secret, mais seuls quelques personnes en avaient eu connaissance. Selon Robert Bigelow, ces précautions n'avaient été prises que par "peur d'être ostracisés" ou "stigmatisés" par les médias. Un porte-parole du Pentagone a assuré que les financements officiels du programme avaient été coupés du fait "d'autres priorités plus importantes" en 2012. Ce qui ne signifie pas nécessairement qu'il n'existe plus: Luis Elizondo raconte avoir travaillé jusqu'en octobre 2017. Il a depuis démissionné de son poste, déçu que les États-Unis n'investissent pas davantage sur la recherche sur les ovnis.
Entre 2007 et 2012, ce programme a documenté les rencontres en vol entre appareils de combats et objets volants évoluant à grande vitesse sans propulsion visible ou en position stationnaire sans moyen apparent de portance, détaille le quotidien américain.
L’une des vidéos obtenues par le New York Times montre deux avions de chasse américains qui poursuivent un objet ovale de la taille d’un avion de ligne, au large de la côte californienne, en 2004.
« Question de sécurité nationale »
Le programme doté d’un budget de 22 millions de dollars a été mis en place par l’ancien sénateur démocrate du Nevada, alors chef de file de la majorité au Sénat, Harry Reid, qui portait un intérêt particulier aux phénomènes inexpliqués.
« Nous n’avons pas les réponses, mais nous avons beaucoup d’éléments pour justifier de se poser des questions », a expliqué Harry Reid sur son compte Twitter après la publication de l’enquête du New York Times. « C’est une question scientifique et de sécurité nationale. Si l’Amérique ne se charge pas de répondre à ces questions, d’autres le feront. »
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